Aminata-Traoré

Aminata Traoré, femme du futur

Si vous lisez, cet article, vous devez être arrivée au terme de ma saga « Une Histoire d’Afrique », thématique fondatrice de ce blog. Pour la conclure, je me suis penchée sur l’ère actuelle, les années 2000 et ce qu’elles représentent pour le continent africain. Après avoir choisi une œuvre géniale pour décrire cette période (Le Médicament), j’ai aussi élu une personnalité singulière pour représenter les temps que nous vivons.

L’Afrique est aujourd’hui considérée par un grand nombre d’observateurs comme un nouvel Eldorado : croissance économique à deux chiffres dans un certain nombre de pays, l’or noir coulant à flot et bâtissant de nouvelles renommées, une population jeune, en forte croissance et une classe moyenne émergente de plus en plus riche. « AFRICA IS RISING » est le nouveau slogan à la mode.

Dans le même temps ; elle compte toujours en son sein certaines des nations les plus corrompues au monde, la démocratie y demeure un mirage, les guerres toujours une constante et dans son grand ensemble, l’Afrique demeure le continent le plus pauvre de la planète.

De ce fait, les scandales comme ceux de LAMPEDUSA demeurent une banalité, car si pour certains elle rime avec Paradis, pour nombre de ses enfants, l’Afrique est encore la représentation terrestre de l’Enfer.

Aminata Traoré, mon héroïne de l’an 2000, est une femme de poigne, une femme intelligente qui symbolise et surtout défend bien cette Afrique. Née au Mali en 1947,  Aminata est un auteur prolixe, de même qu’une femme d’état (Ministre de la Culture du Mali de 1997 à 2000), et aujourd’hui fervente militante alter- mondialiste. Elle s’est fait porte-parole des producteurs de coton maliens pour une meilleure reconnaissance et évaluation du prix de leurs marchandises. Elle a défendu l’honneur de Sékou Touré en qui elle voit plus l’homme idéaliste que le dictateur. Plus récemment, elle s’est publiquement insurgée contre l’intervention française au Mali en désaccord avec une grande frange des politiciens maliens.

Dans le même temps, elle est devenue la voix préférée de certaines télévisions françaises désireuses de montrer un autre visage de l’Afrique. Vous la verrez souvent dans des débats sur le continent, certainement en 2ème partie de soirée, toujours vêtue en boubou même dans le froid hivernal. Elle fait partie de nombreux  mouvements en Occident qui appellent à une remise en question des relations entretenues avec l’Afrique, pour plus de respect et d’égalité. Elle est une voix forte, mais j’aimerais parfois la voir forte sur des domaines plus basiques et peut-être et surtout plus présente dans son pays le Mali à ces heures troubles.

Néanmoins, Aminata Traoré est un symbole de l’Afrique des années 2000. Cette Afrique est de plus en consciente de ses multiples talents. Cette Afrique s’affirme sur beaucoup de plans (musique, mode, cinéma, arts) mais pas encore là où on l’attend (économie, stabilité politique, alternance, bonne gouvernance). Cette Afrique veut avoir sa place dans le concert des nations et avoir son mot à dire. Cette Afrique veut définitivement se libérer du joug occidental et mieux choisir ses alliances/partenaires. Cette Afrique a encore beaucoup d’efforts à fournir pour endiguer la fuite des cerveaux mais ceux qui restent sont de plus en plus entreprenants et ambitieux.

Aminata Traoré en tant que symbole est par définition une grande rêveuse mais la puissance et la beauté de ses rêves la rendent sympathique et avant tout nécessaire. Mon Histoire d’Afrique se termine donc sur cette note d’espoir. La mère de l’humanité a désormais des enfants bien grands et il est grand temps qu’ils lui rendent l’amour qu’elle a pour eux.

Vive la Mère Afrique. Vive son passé. Vive son présent. Vive son avenir. /-

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XoXo,
Anna KEDI SIADE ♦

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